Vivre autrement après la pandémie ?

Vivre autrement après la pandémie ?

ET SI NOUS DECIDIONS DE VIVRE AUTREMENT APRES LA PANDEMIE !

La crise sanitaire nous contraint à un ralentissement inédit et nous devons saisir cette opportunité pour se poser les bonnes questions et modifier nos vieilles habitudes ;

Avec le confinement, la hiérarchie des valeurs se trouve déjà bouleversée. Les services publics, parfois si décriés, nous apparaissent aujourd’hui fondamentaux. Les métiers méprisés hier sont devenus indispensables. La folie de consommation mise à mal permet de se concentrer sur ce qui nous manque vraiment et ce dont nous arrivons finalement bien à nous passer. Les libertés sous surveillance nous rappellent à quel point nous aimons la liberté.

La crise sanitaire nous oblige à envisager de possibles catastrophes climatiques. Demain, ce sont des déplacements de populations, de nouveaux virus ou des guerres pour accaparer des ressources naturelles si raréfiées qui sont devant nous si nous « relançons la production » comme avant. Et si on modifiait notre modèle de développement ?

L’état de santé des populations et le niveau du système de soins selon le pays sont décisifs pour combattre la mortalité liée aux virus. La pauvreté est un accélérateur. La santé, le bien-être, pour tous est la condition de la santé, du bien-être, de chacun. L’articulation entre l’individu et le collectif, entre le territoire de proximité et l’autre bout de la planète, est primordiale.

L’anticipation sera indispensable pour permettre à la science de travailler comme pour produire le matériel nécessaire et il faudra apprendre à élaborer des stratégies en amont des catastrophes pour bâtir des plans de transition dans de nombreux domaines.

La relocalisation de l’économie, la sortie d’une consommation et d’une production qui nous font perdre le sens et la saveur des choses seront indispensables.

Il faut changer de cap. Cette crise en offre l’opportunité. Ensemble, nous pouvons transformer la société. Aller vers plus de convivialité et de solidarité. Reconquérir des espaces d’autonomie, où chacun peut s’épanouir autrement qu’en tant que producteur ou consommateur. Ralentir cette course folle vers le franchissement des limites planétaires. Ce n’est plus un vœu pieux c’est un impératif.

La crise sanitaire va confronter les personnels de santé à des dilemmes tragiques : quelles vies sauver, si d’aventure les moyens venaient à manquer pour sauver toutes celles et tous ceux qui exigent d’être pris en charge ?

Le nombre de travailleurs en chômage forcé va augmenter considérablement. Des situations difficiles, voire dramatiques vont se multiplier.

A l’ombre de cette crise cependant, il y a beaucoup d’espoir. Les personnels de santé se mobilisent sans compter. Les enseignants assurent la continuité pédagogique. Les travailleurs sociaux se démènent et les forces de l’ordre se placent au service des objectifs de santé publique. Des jeunes deviennent bénévoles pour garder des enfants ou pour faire les courses pour des personnes âgées et fragiles. Des couturières préparent, dans l’urgence, des masques de protection. Des employeurs inventent, avec leur personnel, de nouvelles façons de travailler à distance. C’est une incroyable expérience d’apprentissage collectif accéléré.

Notre devoir n’est pas seulement d’apprendre, mais aussi, déjà, de ne pas oublier. A partir de ces nouvelles manières de produire et de consommer, de s’entraider et de se déplacer, d’enseigner et de prendre soin les uns des autres, une nouvelle société conviviale et solidaire, dans le respect des limites planétaires pointe son nez et ne demande qu’à s’épanouir.

Nous savons à présent comment, face à des circonstances nouvelles, nous sommes capables d’opérer des transformations radicales dans notre manière de fonctionner, à l’échelle individuelle et collective. Ce que nous sommes en train réussir contre l’épidémie du Covid-19 (une mobilisation générale fondée sur la responsabilité de chacun à l’égard de tous les autres, une remise en cause de nos routines), nous avons le devoir (et le challenge est passionnant) d’apprendre avec le temps à ce que cela devienne notre quotidien de demain et nous rende plus forts face aux éléments et toutes les menaces aussi diverses que lointaines ou virulentes qui s’imposeront à nous.

Quelles seront les conséquences à long terme du coronavirus sur notre quotidien ? Va-t-on devoir vivre, travailler, voyager, consommer différemment ?

Rien ne sera plus comme avant, il est évident qu’Il y aura un avant et un après !

Quelques exemples :

Emploi : La percée du télétravail

Le télétravail est devenu la norme pour des milliers d’entreprises durant le confinement. Une conversion à marche forcée qui pourrait modifier durablement les modes d’organisation. En effet avec du recul, que dire de ces interminables réunions ... N’est-on pas plus concis et rapide lors de visio-conférences en petits groupes et n’est-ce pas l’avenir en terme de d’efficacité

Relations sociales : L’humain reprend sa place centrale

Cette crise nous permettra certainement de donner désormais plus de valeur à nos liens familiaux, sociaux. Après chaque « catastrophe, » nous assistons irrémédiablement à un changement de culture mais également un changement de valeurs sociales.

Pour la première fois dans l’histoire humaine, on fait passer la vie des individus avant l’économie.

La hiérarchie des valeurs sociales, morales, est complètement métamorphosée

L’individualisme a provoqué la course à la consommation, l’effet de serre, la transmission des virus... tout cela devrait être remis en cause parce que l’individualisme beaucoup trop cher.

Économie : Une mondialisation revue et corrigée

Dans de nombreux pans de l’économie, des changements d’importance se dessinent. Il est impératif aujourd’hui de relocaliser des activités dans l’agriculture, dans l’industrie ou les services.

Comme au temps de la peste noire, nous vivons une remise en cause du monde tel que nous l'avons toujours connu. Un processus déjà entamé il y a quelques années avec la prise de conscience du changement climatique et les dégradations de l’environnement considérées comme irréversibles. Au Moyen Age, les pandémies successives étaient pour certains le résultat d’un mauvais comportement de l’humanité. Il fallait se repentir. Aujourd’hui les similitudes sont remarquables, nous pouvons entendre ici ou là que la Terre est trop peuplée, trop polluée et que nous payons les excès de la mondialisation. 

Mais contrairement au Moyen Age, nous imaginons aussi un monde d'après avec plus de solidarité, une consommation plus raisonnée et moins mondialisée. Beaucoup espèrent que l'après coronavirus sera meilleur. Aux XIVe et XVe siècles, on ignorait tout des origines de la peste et de sa transmission. Une impuissance face à l’hécatombe qui est aujourd'hui bien différente grâce aux connaissances scientifiques.